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L'atelier

Un monde de créativité prend vie au carrefour du présent et du futur. Là, des pièces doucement séchant, attendent leur passage au four.

À côté d’elles, la terre brute et pleine de promesses, attend patiemment son tour.

C’est dans cet espace singulier que naissent mes créations, où chaque geste est une danse entre ce qui est déjà et ce qui sera bientôt, une exploration constante de formes, de textures et de couleurs.

L'argile

tester une argile

Dans ce test, seuls les trois verres du milieu pourront être transformés en sigillée.

Toutes les argiles ne sont pas propices à faire de la sigillée. Nous avons besoin que cette argile soit riche de fines particules car ce sont elles qui nous permettent de faire l’engobe très fin qui donne sa brillance à la terre sigillée.

Un petit test permet de s’en assurer :

Mélangez dans un verre transparent un peu de terre et d’eau de pluie. Mélangez souvent pendant la journée et laisser dormir …. Si de l’argile tient encore en suspension dans l’eau le lendemain, c’est super, sinon, ça ne sert à rien d’essayer d’un faire un engobe sigillée.

Ce test est aussi très utile pour observer la façon dont chaque argile tombe dans l’eau.

Le tournage

© Oudi Mamane

La cuisson

La question de la cuisson est au centre du travail de l’atelier. Cuire, c’est transformer la matière de façon définitif, irréversible. Une sorte e processus sacré qui matérialise la présence humaine sur terre depuis qu’homos sapiens optât pour la sédentarité.

J’ai acquis un petit four de type raku qui m’a permis de découvrir la cuisson au gaz et par conséquent, le processus de réduction.

Avec ce four équipé d’un système d’induction d’air, je pouvais fermer la cheminée à la fin de la cuisson afin d’obtenir une réduction, et je pouvais choisir de la laisser complètement fermée, partiellement fermée, ou pas du tout, pendant la phase de refroidissement.

Grâce à cela, j’ai pu explorer une large gamme de résultats possibles, en fonction des types d’argile utilisés, de la manière dont j’appliquais et superposais les couches de différentes terres, que ce soit par trempage ou par vaporisation. Cette approche m’a également épargné la fastidieuse tâche de l’enfumage !

Recette

Dans une grande bassine, mélanger la terre sèche et l’eau de pluie.

Pendant un ou deux jours brasser régulièrement, jusqu’à dissolution complète de l’argile dans l’eau.

Alors ajouter le silicate de soude et mélanger bien. Laisser reposer pendant la nuit et soutirer le lendemain les 3/4 supérieurs (selon les argiles vous pourrez en soutirer plus ou moins) .

Laisser cette récolte s’évaporer pendant plusieurs jours, semaines ou mois selon la densité souhaitée.

Avant d’engober vos pièces assurez-vous qu’elles soient bien lisses. Les terres chamottes peuvent donner de beaux résultats mais les grains rendent les pièces trop facilement poreuses. Il faut savoir que chaque détail sur une pièce sera visible. Contrairement à l’émail, les engobes sigillée sont très fins et poser plusieurs couches ne suffit pas à dissimuler les défauts. C’est à la fois contraignant, à la fois très intéressant.

Engobez vos pièces de plusieurs couches de sigillées (par trempage, vaporisation, pose à l’éponge, etc.) et cuire entre 1000°C et 1100°C selon ce que requière la terre de base de vos pots (vous pouvez utiliser une faïence ou un grès basse température)

Vous pouvez cuire en oxydation ou en réduction, les résultats seront différents…

Si vous cuisez à basse température, les sigillées resterons ouvertes et vous pourrez procéder à un enfumage.

Pour l’enfumage, le carbone se fixe bien et durablement entre 300 et 350°C, vous devrez donc remonter à cette température.

Au début de ma pratique, j’ai beaucoup fait ça parce que je ne pouvais cuire qu’en oxydation (four électrique).

J’utilisais un vieux fût métallique tout rouillé (donc sans trace de peinture). Pour permettre une arrivée d’air pas le bas, j’avais percé plusieurs trous au fond du fût. Ensuite j’y mélangeais mes pièces avec de la sciure de bois et je mettais le feu.

Il y avait beaucoup de casse mais j’ai eu quelques chouettes résultats.

Un peu plus tard, j’ai utilisé le même fût à l’envers, au-dessus d’un petit foyer et je montais des étagères pour poser les poteries.

Cela me permettait de tenir une température suffisamment homogène pour ne pas créer trop de tension dans les pièces.

A ce moment j’ai aussi badigeonné les pièces à enfumer d’une épaisse couche de barbotine qui séchait et craquelait en laissant de très belles traces sur les pièces.

L’inconvénient de cette technique est qu’il faut faire une bonne vaisselle après chaque enfumage !

Vous pouvez, bien sûr le faire avec des quantités moindres, mais Si vous trempez vos pièces pour les engober, c’est pratique d’avoir une bonne quantité. En général, cette recette me permet de sortir 30 à 40l de sigillée claire.